Le numérique est partout. Dans nos poches, nos bureaux, nos serveurs, nos clouds. On l’utilise pour tout : s’informer, produire, vendre, travailler, se distraire. Et si le digital a longtemps été perçu comme immatériel — donc propre —, les chiffres prouvent l’inverse : le numérique représente aujourd’hui environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2025 si rien ne change.
Mais alors, comment décarboner le numérique sans sacrifier ses performances ni freiner l’innovation ? C’est tout l’enjeu d’une approche plus sobre, plus responsable, plus alignée avec les limites planétaires. Bonne nouvelle : les solutions existent, en particulier en France. Voici un tour d’horizon concret pour engager la transition digitale de votre entreprise.
Avant d’agir, il faut comprendre. L’empreinte environnementale du numérique ne vient pas que des mails qu’on envoie ou des vidéos qu’on regarde. Elle se répartit en trois grandes sources d’émissions.
C’est le poste le plus émetteur, et de loin. Ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés : leur fabrication mobilise des ressources rares, de l’énergie, et génère d’importantes émissions. Selon The Shift Project, 80 % de l’impact environnemental d’un smartphone est lié à sa production.
Les données que nous générons doivent bien être stockées quelque part. Les data centers consomment une électricité considérable, notamment pour le refroidissement. Et leur nombre ne cesse de croître. En 2021, on estimait qu’ils représentaient 1 % de la consommation mondiale d’électricité.
Streaming, cloud, visios à répétition, scroll infini sur les réseaux… Ces usages sollicitent les réseaux, les serveurs et nos appareils. Le numérique, ce n’est pas qu’un outil : c’est aussi une culture de l’instantané et de l’abondance qui mérite d’être repensée.
Face à ce constat, le mot d’ordre est clair : sobriété. Non pas au sens de la privation, mais de l’optimisation intelligente des usages. Voici les trois grands leviers à activer.
C’est le plus simple, et souvent le plus négligé. Supprimer les mails inutiles, désactiver les vidéos en réunion, éviter les pièces jointes lourdes, passer en mode audio quand la visio n’apporte rien… Ces petits gestes, multipliés à l’échelle d’une entreprise, font une vraie différence.
Un site web, une application, une newsletter : tout peut être pensé pour consommer moins. Cela passe par :
Des outils comme EcoIndex, GreenIT Analysis ou Fruggr permettent de mesurer l’impact d’un service numérique et de l’optimiser.
Pourquoi changer d’ordinateur tous les 3 ans ? Avec un peu d’entretien et de bonnes pratiques, les équipements peuvent durer bien plus longtemps. Cela suppose aussi de choisir du matériel réparable, modulaire, et si possible reconditionné.
Heureusement, de nombreuses entreprises françaises proposent déjà des alternatives concrètes pour décarboner le numérique. En voici quelques-unes à connaître absolument.
Pour mesurer, il faut d’abord voir. Et pour voir, il faut s’équiper.
Alléger ses mails, éviter les pièces jointes volumineuses, concevoir des sites low-tech ou repenser sa newsletter en version allégée sont autant d’actions possibles. Chez 425PPM, nous avons par exemple changé d’outil d’emailing pour une solution plus sobre, alignée avec nos valeurs.
Une transition réussie passe par une démarche structurée, menée avec méthode et cohérence.
Au-delà de l’impact environnemental, cette transition vous permet :
Le numérique est un levier formidable. Mais mal utilisé, il devient un accélérateur de dérèglement climatique. Décarboner le numérique, ce n’est pas revenir en arrière. C’est choisir la bonne dose, les bons outils, les bons usages. C’est questionner la vitesse, l’abondance, l’invisible. C’est prendre soin de l’infrastructure, du contenu et de l’intention.
Alors posons-nous cette question simple : avons-nous vraiment besoin de tout ce que nous utilisons aujourd’hui ? Si la réponse est non, la transition peut commencer. Et elle commence ici.