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Au cœur de la transition
9/4/2025

Décarboner le numérique : solutions concrètes et exemples français

Découvrez des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental du numérique dans votre entreprise.
Martin
Martin

Co-fondateur de 425PPM 5 min

Décarboner le numérique : solutions concrètes et exemples français

Le numérique est partout. Dans nos poches, nos bureaux, nos serveurs, nos clouds. On l’utilise pour tout : s’informer, produire, vendre, travailler, se distraire. Et si le digital a longtemps été perçu comme immatériel — donc propre —, les chiffres prouvent l’inverse : le numérique représente aujourd’hui environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, un chiffre qui pourrait doubler d’ici 2025 si rien ne change.

Mais alors, comment décarboner le numérique sans sacrifier ses performances ni freiner l’innovation ? C’est tout l’enjeu d’une approche plus sobre, plus responsable, plus alignée avec les limites planétaires. Bonne nouvelle : les solutions existent, en particulier en France. Voici un tour d’horizon concret pour engager la transition digitale de votre entreprise.

Pourquoi le numérique pollue-t-il autant ?

Avant d’agir, il faut comprendre. L’empreinte environnementale du numérique ne vient pas que des mails qu’on envoie ou des vidéos qu’on regarde. Elle se répartit en trois grandes sources d’émissions.

Fabrication des terminaux

C’est le poste le plus émetteur, et de loin. Ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés : leur fabrication mobilise des ressources rares, de l’énergie, et génère d’importantes émissions. Selon The Shift Project, 80 % de l’impact environnemental d’un smartphone est lié à sa production.

Hébergement & data centers

Les données que nous générons doivent bien être stockées quelque part. Les data centers consomment une électricité considérable, notamment pour le refroidissement. Et leur nombre ne cesse de croître. En 2021, on estimait qu’ils représentaient 1 % de la consommation mondiale d’électricité.

Usages et consommation de données

Streaming, cloud, visios à répétition, scroll infini sur les réseaux… Ces usages sollicitent les réseaux, les serveurs et nos appareils. Le numérique, ce n’est pas qu’un outil : c’est aussi une culture de l’instantané et de l’abondance qui mérite d’être repensée.

Les grands leviers de la sobriété numérique

Face à ce constat, le mot d’ordre est clair : sobriété. Non pas au sens de la privation, mais de l’optimisation intelligente des usages. Voici les trois grands leviers à activer.

Réduire les usages inutiles

C’est le plus simple, et souvent le plus négligé. Supprimer les mails inutiles, désactiver les vidéos en réunion, éviter les pièces jointes lourdes, passer en mode audio quand la visio n’apporte rien… Ces petits gestes, multipliés à l’échelle d’une entreprise, font une vraie différence.

Éco-concevoir ses services web

Un site web, une application, une newsletter : tout peut être pensé pour consommer moins. Cela passe par :

  • des interfaces légères,

  • une limitation des appels serveur,

  • une réduction des scripts inutiles,

  • une hiérarchie claire de l’information.

Des outils comme EcoIndex, GreenIT Analysis ou Fruggr permettent de mesurer l’impact d’un service numérique et de l’optimiser.

Allonger la durée de vie du matériel

Pourquoi changer d’ordinateur tous les 3 ans ? Avec un peu d’entretien et de bonnes pratiques, les équipements peuvent durer bien plus longtemps. Cela suppose aussi de choisir du matériel réparable, modulaire, et si possible reconditionné.

Des solutions concrètes pour agir

Heureusement, de nombreuses entreprises françaises proposent déjà des alternatives concrètes pour décarboner le numérique. En voici quelques-unes à connaître absolument.

TeleCoop, Commown, Fruggr, NégaOctet

  • TeleCoop : première coopérative télécom engagée pour la sobriété numérique. Elle incite ses clients à réduire leur consommation de data via une offre responsable. Un partenariat avec Ethiquable permet même d’agir sur la consommation numérique des collaborateurs.

  • Commown : coopérative spécialisée dans le matériel électronique éthique et mutualisé, elle propose la location de Fairphones ou d’ordinateurs durables avec maintenance incluse.

  • Fruggr : une solution d’analyse d’impact environnemental du numérique, intégrable en entreprise pour piloter une stratégie de réduction à grande échelle.

  • NégaOctet : consortium français qui développe des référentiels pour l’éco-conception des services numériques, basés sur des données scientifiques robustes.

Outils de mesure et accompagnement

Pour mesurer, il faut d’abord voir. Et pour voir, il faut s’équiper.

Outils d’audit environnemental

  • Fruggr, déjà cité, propose un tableau de bord complet.

  • Greenspector permet de comparer la performance énergétique d’applications mobiles ou web.

Hébergement vert

  • Infomaniak, Scaleway, Clever Cloud : ces hébergeurs français s’engagent pour une infrastructure plus verte, alimentée en énergies renouvelables, avec une gestion optimisée du refroidissement.

Communication numérique responsable

Alléger ses mails, éviter les pièces jointes volumineuses, concevoir des sites low-tech ou repenser sa newsletter en version allégée sont autant d’actions possibles. Chez 425PPM, nous avons par exemple changé d’outil d’emailing pour une solution plus sobre, alignée avec nos valeurs.

Comment structurer la transition numérique dans votre organisation ?

Une transition réussie passe par une démarche structurée, menée avec méthode et cohérence.

Audit, plan d’action, mobilisation des équipes

  • Audit : faites un état des lieux de votre infrastructure, vos usages, vos prestataires. Des acteurs comme Fruggr ou NégaOctet peuvent vous accompagner.

  • Plan d’action : priorisez les leviers à fort impact. Par exemple : prolonger la durée de vie des ordinateurs, revoir l’hébergement du site, sensibiliser les collaborateurs.

  • Mobilisation : rien ne change sans les équipes. Formations, ateliers, politiques internes incitatives… Le facteur humain est clé.

Les bénéfices : image, coûts, conformité réglementaire

Au-delà de l’impact environnemental, cette transition vous permet :

  • de réduire vos coûts (moins de matériel, moins de bande passante, plus d’efficacité),

  • d’améliorer votre image de marque auprès des talents, clients et partenaires,

  • d’anticiper les futures obligations réglementaires, notamment celles liées à la CSRD et à la loi REEN.

Conclusion : Vers un numérique sobre, aligné avec le vivant

Le numérique est un levier formidable. Mais mal utilisé, il devient un accélérateur de dérèglement climatique. Décarboner le numérique, ce n’est pas revenir en arrière. C’est choisir la bonne dose, les bons outils, les bons usages. C’est questionner la vitesse, l’abondance, l’invisible. C’est prendre soin de l’infrastructure, du contenu et de l’intention.

Alors posons-nous cette question simple : avons-nous vraiment besoin de tout ce que nous utilisons aujourd’hui ? Si la réponse est non, la transition peut commencer. Et elle commence ici.

CHIFFRES CLÉS

  • 80 % de l’impact environnemental d’un smartphone est dû à sa fabrication (The Shift Project)

  • 1 % de l’électricité mondiale est consommée par les data centers (IEA, 2022)

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